Randonnée (4)

L’Ami Chauco n’était pas noyé sous un glaçage marron (même s’il m’en envoyait un en pleine poire !), il ne s’agissait pas d’un enrobage, ni d’un barbouillage, ni d’un enduit, mais d’une sorte coulée de chocolat se repliant sur elle-même, formant une masse gluante, un peu comme une pâte à tartiner mais s’écoulant sans soucis de l’apesanteur.

Sortant de je sais où, l’Ami Chauco, ayant laissé sa brosse métallique au magasin des accessoires, fondait littéralement sur moi.
Sous le choc de ce coup de poing agressif, VLAN !, j’upercutais à mon tour, un pot de cette pâte brunâtre qui se trouvait sur le bord de la table de la cuisine.
- Quel gâchis !, me dit une cigale voisine. Tu fais encore le jeu de la fourmi !
- Non, celui de l’escargot, de l’écureuil, du gros microbe vert, et d’un malabar …, répondis-je en remettant en place ma mâchoire enduite de cacao coulant.
Mais l’Ami Chauco, las de mes dérives, (je commençais vaguement à comprendre qu’il n’avait rien d’un ange), l’œil menaçant et le poing vengeur, revenait à l’assaut. Mais où avais-je déjà vu ce sinistre regard ?
Un instant je cru y reconnaître celui de Quipudep, l’Araignée royale, régnant sans partage sur les trésors de son fabuleux palais (Comment ça, vous ne connaissez pas le palais mille feuilles de Quipudep’? Allez y donc faire un petit tour !)… Enfin, il y avait juste un air de famille.
Et puis soudain cela m’est revenu ! L’un était marron, la surface du corps craquelée comme une terre desséchée, une masse époustouflante lancée au pas de charge à travers les pages des comics’ de mon enfance. L’autre était tout vert, aussi baraqué (genre gonflette) et il n’avaient, ni l’un ni l’autre l’air très tendres.
Chaucomont serait-il aussi coriace que ces titans ? Allais je devoir faire appel d’urgence à Captain America, Dardeville, Iron Man et les autres pour venir à bout de la chose en chocolat ?
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