Lisbonne, Tintin, Hadock et moi.
- J’ai parcouru, il y a une quinzaine d’année, les rues de Lisbonne avec, en mémoire, les images d’un film d’Alain Tanner intitulé, je crois « Dans la ville blanche ». Aujourd’hui, il ne me reste que très peu de chose de ces déambulations au cœur de la ville et pas davantage du film, qui pourtant à l’époque, m’avait vraiment impressionné. Rien, sinon l’attente face à la mer, la chaleur, les rues étroites en pente, le bruits de klaxons… tu vois, rien de spécial , pareil que partout, dans toutes les villes, avec ou sans la mer, sous la pluie ou le soleil…
- Et rien d’autre ? Tu ne te souviens de rien de plus…typique ?
- Rien d’autre, non !…. Ou si, peut-être l’éclair de l’arc électrique de la ligne des trams, de nuit, craquant sur les façades de faïence bleue... Si, bien sûr, je revois cette femme en noir étendant son linge blanc dans la cour d’un immeuble au crépi rouge… Rouge encore, la couleur de cette cage, pleine de canaris, suspendue dans la rue parmi les fougères entre les volets bleus… Les rues du port sombres sous les arcades… Y avait-il des arcades ? Ai-je vu le port ? je ne sais plus… Je crois aussi me souvenir d’un homme couché sur un parapet de pierre, à l’ombre d’un arbre, un journal sur la tête et qui dormait près d’un chien… Et puis… si ! Il y avait ce bougainvillier monumental dégoulinant de fleurs mauves, grosse chevelure ébouriffée traînant sur la chaussée en pierre disjointes….
- Donc tu n’as rien vu de Lisbonne ! Tu es comme Tintin, le petit reporter dans les rues de Bombay, Pékin, New York… ou encore tu es le capitaine Hadock goûtant les piments rouges sur ce marché tibétain… Non en fait tu es l’un et l’autre.