La rue peste
L – Ouais! Y a une vache de présence dans ces bidouillages à la « va-vite-grouille-toi-ça vient ».
P - …il y a des slogans et des visages qui te dévisagent, et d’autres figures qui pourraient causer…
L - D’ailleurs elles causent tes figures, elles marmonnent et elles gueulent
P- …Oui… Des mots que je pige pas vraiment… des sortes d’onomatopées en « slagg » , en « tak », en « pox », écrites autour, pardessus, et à coté.
L - Avant, les types gravaient ça directement dans le crépi, mais là c’est fait avec de la peinture en bombe, parce que ça va plus vite comme ça, et puis qu’il y a de la couleur, enfin quand ce n’est pas noir…
P - C’est presque aussi beau !
L – Autant qu’un truc des cavernes avec ces traits de partout… Tu sais pas par où commencer !
P - C’est bruyant et émouvant, c’est simple et étonnamment complexe.
L – J’sais, les gens en ville, les bourgeois quoi, ça les agace ces traces intempestives : « ça pollue les murs, macule le vielles pierres, empeste la révolte, le marquage de territoire... et tatatata! ».
P - C’est vrai que, d’une certaine manière, qu’il y a de ça dans ces drôles de signatures colorées.
L - Un jour, en Italie, à Voltera, j’ai vu un truc gravé sur