Levé, tard s'est couché tôt!
Comme nous l’apprenait le journal Libération du 17 10 07, « l’écrivain et artiste Edouard Levé s’est tué lundi à 42 ans. Sa femme l’a trouvé en fin de journée. Il avait laissé une série de lettres précises. Trois jours avant, il avait rendu à son éditeur, Paul Otchakovsky-Laurens, un manuscrit intitulé : Suicide. »
Découvert en 2003 par l’exposition de ses travaux à la Galerie Loevenbruck et l’édition d’un ouvrage intitulé Reconstitutions (Phileas Fogg, 2003) son parcours artistique fut fulgurent et bref.
Elever l’ordinaire au statut d’œuvre d’art n’est ni nouveau, ni nécessairement réjouissant. C’est même devenu aujourd’hui un académisme esthétique.

Cependant, le ton acide et cynique des écrits de Edouard Levé et le caractère parodique de ses images sont un résumé assez éclairant de la production culturelle actuelle et de l’appareil critique qui l’accompagne.
A défaut d’aimer ce travail, je dois au moins reconnaître que l’homme ne manquait pas d’autodérision : "Ce sont des cahiers pleins d'amertume et de désespoir, truffés d'aphorismes mélancoliques, de jugements sûrs à propos de la littérature et de commentaires incisifs sur ses contemporains." consignait-t-il , par exemple, dans Journal avant de se livrer à l’exercice d’Autoportrait.
C’est donc au cynique lucide que je lève ici une dernière bière : « Mieux fêtard que jamais : à la tienne Edouard ! »
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Liens, entre autre : > Interview d’Edouard Levé par lui-même [.doc] > POL > Blog.liminaire > SFP.photographie