Leçon de bon petit français
C’est avec un peu de retard - mais est-il jamais trop tard pour manifester sa désapprobation ? - que je relaye cette information parue dans Courrier International (n° 878 Aout-Septembre). Le journal y reprend des extraits de l’article de Mr Achille Mbembe (à lire dans en intégralité sur le site du journal « Le Messager ») concernant le discours prononcé par le président français à Dakar, le 26 juillet 2007 à l’attention de la jeunesse d’Afrique, A noter que ces propos sont de la plume de Henri Guaino.
Voici l’extrait publié par Courrier International :
« Je ne suis pas venu, Jeunes d’Afrique, vous donner des leçons. Je ne suis pas venu vous faire la morale. Je suis venu vous dire que la part d’Europe qui est en vous est le fruit d’un grand péché d’orgueil de l’Occident, mais que cette part d’Europe en vous n’est pas indigne. Car elle est l’appel de la liberté de l’émancipation et de la justice et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Car elle est l’appel et à la raison et à la conscience universelles. Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. Le paysan africain, qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternelle recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. Le problème de l’Afrique – et permettez à un ami de l’Afrique de le dire -, il est là. Le défi de l’Afrique, c’est d’entrer davantage dans l’Histoire. Le problème de l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser, de se libérer du mythe de l’éternel retour, c’est de prendre conscience que l’âge d’or qu’elle ne cesse de regretter ne reviendra pas pour la raison qu’il n’a jamais existé. Le problème de l’Afrique c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. Le problème de l’Afrique, c’est que trop souvent elle juge le présent par rapport à une pureté des origines totalement imaginaire et que personne ne peut espérer ressusciter. Le problème de l’Afrique ce n’est pas de se préparer au retour du malheur, comme si celui-ci devait indéfiniment se répéter, mais de vouloir se donner les moyens de conjurer les malheurs, car l’Afrique a le droit au bonheur comme tous les autres continents du monde. Le problème de l’Afrique, c’est de rester fidèle à elle-même sans rester immobile. »
Inutile de dire que ces seuls extraits me semblent, d’un point de vue idéologique, franchement douteux, sinon honteux.