Atelier de la condamine (histoires de palettes)
Dans les trois ateliers de Bazille on trouve, comme il se doit, la présence de palettes. Rarement cependant leurs emplacements respectifs et donc leurs significations ne semblent être laissés au hasard.
Aux murs, la présence de nombreux paysages peints (7 pour 3 portraits ou figures et 1 bouquet), confirment une importante activité de plein air. Etrangement cette petite palette d'apoint est représentée sur le portrait de Bazille par Renoir (1867) alors que celui-ci peint la nature morte aux faisants.
L’atelier Rue de la Condamine contient deux palettes. L’une, nous l’avons déjà vu, est entre les mains de Bazille et l’autre est accrochée à un clou, sur le conduit de la cheminée, au-dessous d’un bouquet vraisemblablement peint par Renoir. La première est chargée de pigments et l’autre nettoyée.
Celle tenue en main nous indique, soit que le peintre était au travail lorsque ses amis lui ont rendu visite, soit que sous les conseils de l’un ou de l’autre de ses visiteurs (Manet?) il a pris sa palette pour retoucher le tableau devant lequel il se tient. Celle qui se trouve au mur (trophée ?) indiquerait peut-être alors, par défaut de couleur, l’absence de travail.
Chose amusante, enfin si l’on peut dire, c’est la toile de Renoir qui est au-dessus qui mime par le jeu des touches rapides l’état d’une palette.
Enfin, comme rien n’a sans doute été laissé au hasard dans la mise en scène de ce tableau, je ne peux m’empêcher de voir dans cette palette vide une sorte de signe discret, que j’interprète (un peu hâtivement il est vrai) comme celui de la cessation annoncée de son activité de peintre.
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