Entre les signes (1 - rives et dérives)
Une baleine s'échoue sur la plage de Villerville en 1893. Le chansonnier Simon Max, propriétaire du Casino de cette ville balnéaire, en fait l'acquisition et après en avoir négocié l'huile et le lard il y installe un théâtre pouvant contenir jusqu'à une centaine de spectateurs. Hélas, l'hiver suivant, la baleine, transportée au Casino de Paris, disparaît dans un incendie.
Sur les deux affiches datant de cette époque, la fameuse baleine - dont on notera cependant les différences entre les deux spécimens ou le choix de leur représentation - , transformée en salle de spectacle, est présentée de façon à nous en montrer simultanément l'extérieur, autour du monstre marin (proportions non réalistes ), la présence d'un public nombreux et l'intérieur (fenêtre) du ventre aménagé.
Dans un sens, le nom du spectacle, par le truchement de l'histoire de Pinocchio renvoie à la morale du recit biblique induisant, de façon implicite, qu'un séjour dans le ventre de la baleine (celle de Simon Max) est l'équivalent d'une métamorphose. L’expérience de Jonas, proposée au visiteur-spectateur, revue et corrigée par la mise en scène, proposerait donc, implicitement, une sorte de nouveau rituel et peut-être l'idée d'une nouvelle naissance (aux sens).
Cependant, concernant la construction graphique de l'affiche et les éléments utilisés (la sirène installée sur le dos de la baleine, par exemple) on retrouve, à la même époque, des réclames pour des marques de savons contenant des informations (signes) similaires.