...de sang neuf

Publié le par ap


"Le manuscrit est posé là, sur la table. Ton livre est terminé. Tu l’as lu et relu. Tu ne l’aimes pas. C’est raté. Deux ans de travail, au bout de quoi ce roman ni fait ni à faire. Deux cents pages, et rien à sauver. Une fois encore, avec lassitude, avec dégoût, tu feuillettes la liasse. Puis là, tiens, tu changes un mot, même pas : une lettre. Par exemple, tu rayes gros et à la place tu écris gras. Et voilà que tout le paquet se ranime. Une goutte de sang neuf a suffi. Mais il n’est pas mauvais, ce roman, il est même très bon. Ai-je jamais rien écrit de meilleur ?" 
Eric Chevillard, L'autofictif 248-2

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