Sur les lèvres (3 - Star was)


Isabelle Bishop « Tiduing up » 1938
… Enfin, plus pour très longtemps !


Willem de Kooning « Marilyn », 1954
Dans les rues, dans pages de papier glacé des revues de mode américaines, une nouvelle égérie blonde platine vantait les mérites de produits de beauté.
Réclames pour cosmétiques, 1950 -1960
Andy Warhol « Marilyn, diptyque » 1962
Utilisant la multiplication de l’image de Marilyn Monroe, Warhol travaille, par le procédé de reproduction de la sérigraphie, à la disparition (à l’usure, à la dégradation) de l’image la star. Rosenquist, de son côté, n’hésite pas à passer le visage à la moulinette, à le fragmenter, à le retourner, jusqu’à la défiguration.


Toute la dimension critique de ce mouvement artistique est ainsi résumé qui, partant d’une icône ou d’un emblème (une bouteille de coca ou un drapeau tout aussi bien), consiste à lui tordre le cou (comme disait André Breton à propos de l’écriture poétique – ce qui montre à quel point cette esthétique doit au Surréalisme -) par les procédés même qui l’ont magnifié.

James Rosenquist « Modern wife », 1962
Allen Jones « Pour les lèvres », 1961
Allen Jones « Woman », 1965
Allen Jones « Pirelli’s Calendars », 1973
Audrey Flack "Marilyn", 1977
En France, certains artistes des Nouveaux Réalistes ou de la Figuration Analytique ne tarderont pas à prendre le relais en utilisant eux aussi les signes que véhicule cette imagerie : aplats colorés, accessoires lumineux, principe de montage, fragments de textes…
Rotella « Hello », 1961
Rotella « Marilyn », 1962
Martial Raysse “ La france Américaine”, 1962
Martial Raysse “ France, Haute tension”, 1965
Martial Raysse “Life is so complex”, 1966
Wolf Vostell "Duo Marilyn", 1961
Peter Klasen “Sans titre”, 1962
Peter Klasen “Interrupteur”, 1966
Peter Klasen “Sans titre”, 2003
Tinguely et Niki de Saint-Phalle « Fontaine Stravinsky », 1982
L’importance accordée aux motifs de l’œil et de la bouche, et plus particulièrement celui des lèvres, bien évidemment situés sur un registre érotique, situe l’ensemble de cette iconographie dans la droite lignée des images de Man Ray, de Kurt Schwitters et de l’esthétique Dadaïste et Surréaliste, en général.
Kurt Schwitters "Comme un serpent", 1931