"oublier peut-être, quant à pardonner..." (Papa est en voyage d'affaire)

Publié le par ap

Posé sur un bureau, dans une pièce sombre, un ventilateur qui tourne lentement brassant, un air lourd… de conséquences.

 

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On ne badine pas avec la propagande communiste dans la Yougoslavie des années 50. Tout au moins, c’est le prétexte que trouve Zijo, membre de la police politiquepour éloigner Meša, son beau-frère, de sa maîtresse, Ankica, sa future compagne.

 

Deux ans « d’éloignement » c’est donc le prix à payer. A Malik, le fils cadet, on se contentera de dire que « papa est en voyage d’affaire ».

 

Meša est envoyé dans un camp de travail. Sa femme et ses deux enfants, restés à Sarajevo, attendent plusieurs mois avant de pouvoir d’obtenir de ses nouvelles et de pouvoir le rejoindre. Les temps sont difficiles mais la vie continue.

 

Pourtant, plutôt qu’un film à thèses, ce récit, d’une écriture assez classique, n’en est pas moins d’une grande finesse d’analyse quant aux rapports multiples et complexes qu’il existe au sein d’une famille, que ceux-ci soient dues à des raisons politiques ou sociales, ou plus simplement à des raisons très humaines.

 

« Papa est en voyage d’affaire », premier long métrage d'Emir Kusturica, a reçu en 85 la palme d'or au festival de Cannes présidé par Milos Forman et l’on peut comprendre que le réalisateur de « L’as de pique » et de « Les amours d’une blonde » ait été sensible au regard lucide et tendre que Kusturica porte à ses personnages, à la magie de certaines scènes aussi, où la violence, l’amour, le mensonge, la vengeance et l’humour se succèdent sans manichéisme.


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