cliché 26
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La dame aux moineaux
telle une statue
hante
la mémoire
des allées du parc,
droite sous son chapeau cloche,
bras levé
perchoir occasionnel.
On raconte que François cheminant dans la vallée de Spolète, tandis qu’il approchait de Bevagna, avisant un parterre d’oiseaux se dirigea vers eux. Ceux-ci ne s’étant pas envolés à son approche, il s’adressa à eux :
« Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre créateur et de l’aimer toujours
Il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler et tout ce dont vous avez besoin pour vivre.
De toutes les créatures de Dieu, c’est vous qui avez meilleure grâce
Il vous a dévolu pour champ l’espace et sa simplicité
Vous n’avez ni à semer, ni à moissonner
Il vous donne le vivre et le couvert sans que vous ayez à vous en inquiéter.»
Cet épisode de la vie d’un saint, François (il s’agit bien de lui), Giotto le représenta, à ma connaissance, dans au moins deux de ses peintures. La première figure en bas à droite de la prédelle du panneau de « François recevant les stigmates » qui se trouve au Louvre, l’autre est à Assise, parmi les vingt huit fresques peintes dans la nef de la chapelle, aux alentours de 1300.
Et puis deux personnages, sur la gauche, vêtus d’une bure grise. Celui qui se tient en retrait, à l’extrême gauche, lève une main en signe d’étonnement tandis que l’autre, de profil, penché en avant, légèrement courbé, fait face à d’autres oiseaux, alignés au sol.
Ce sont ces mains du personnage dont le visage est auréolé (Saint François) qui retiennent mon attention. La main droite est levée, deux doigts collés en signe de bénédiction, la gauche est baissée paume ouverte, en signe d’accueil.
Ces deux zones de peinture (puisque c’est ainsi que s’effectuait le travail à la fraîche, par zone successives) semblent avoir échappé à l’usure du temps. A bien les regarder elles semblent battre comme les oiseaux des ailes. Elles sont les mots prononcés, absents de l’image : ce sermon fait aux oiseaux.