cliché 57

Publié le par ap

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Je ne vois pas comment je pouvais passer à coté de celle là ! Non, vraiment pas ! En feuilletant le livre dans la librairie, avant de l’acheter, je l’avais remarqué du coin de l’œil. C’est peut-être ce qui m’a décidé au fond. Je connaissais cette image depuis toujours sans la connaître : je veux dire sans savoir où elle avait été prise, ni quel enfant se tenait debout contre le pilier du portail.

Sur la petite photo carrée, ce qui m’amuse et en même temps m’effraye, c’est que le petit garçon coiffé d’une casquette se tient au garde à vous, tenant à ses côtés un fusil qui, vu sa taille, n’est sûrement pas un jouet. Il monte la garde, comme il l’aura sans doute vu faire dans un film… Derrière les balustres aux motifs géométriques - qui m’évoquent étrangement un masque - dépassent les branches de jeunes palmiers; au fond, près du mur se trouve un dragon en bois de style oriental. Je remarque aussi que, tout comme le garçon de l’image de gauche, celui-ci porte des tongs.

J’en connaissais une autre, prise dans des conditions semblables. La photographie d’un jeune garçon âgé de dix ou onze ans, debout sur le seuil du patio ceint de claustras. Quand j’ai remis la main dessus, il y a quelques jours, je me suis dit « Ha, c’était donc ça ! ».

La maison au petit patio se trouvait, elle, à Nouakchott. Nous y avons résidé quelques mois, mes parents et moi, avant de nous installer dans une maison plus spacieuse. Située en périphérie de la ville, dans les quartiers neufs, elle se dressait  donc à la lisière du désert. L’intérieur était sombre, éclairé par des sortes de meurtrières pour éviter la chaleur. C'est dire s'il faisait chaud. Or, ce qui me surprend, c’est que l’enfant que j’étais alors portait, ce jour là, un pull-over et des chaussettes…  

Publié dans notes sur clichés

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